Corps & psychomotricité

Corps et psychomotricité

Il s'agit ici de préciser l'objet scientifique de la psychomotricité, historiquement construit vaille que vaille dans les exigences immédiates des rééducations pédagogiques et thérapeutiques, et sous l'égide non théorisée de la vague idéologique des psychothérapies humanistes et de la psychanalyse en France. Ne pas se contenter de la formule : « la psychomotricité est une approche globale de l'être humain ». La clinique de la psychomotricité mérite mieux que ce slogan bateau et cette filiation boiteuse.

Au contraire, déconstruire cette idéologie du global, la questionner, la renouveler à partir de la clinique de ce qui est spécifiquement humain, à partir de notre corporéité humaine, depuis toujours engagée dans le langage et le social. Au delà de notre nature animale, toujours déjà là, on peut cliniquement repérer dans le « sentir et se mouvoir » de notre humanité perpétuellement naissante le tranchant du concept de psychomotricité. Ainsi que dans l'ébranlement constant de l'unité imaginaire de notre « corps-psychique », de notre « incorporation ». La pathoanalyse de Jacques Schotte, inspirée par Szondi et son schéma pulsionnel, et les médiations dialectiques de Jean Gagnepain sont d'un grand secours pour penser cette clinique spécifique des psychomotriciens. Elle vaut la peine d'un fondement épistémologique. La clinique de l'autisme et du handicap mental est prise comme paradigme.