Je vais où je m'ignore

Pierre abandonne ses études de médecine et dérive entre ses difficultés financières et ses ébats amoureux, tout en continuant à usurper le titre de « docteur ». Piégé dans ce rôle, il se marie et, inconsidérément, s'installe comme médecin dans un petit port méditerranéen dont la lumière l'avait littéralement enchanté. Malgré sa bonne volonté de passer, en même temps qu'il exerce, les examens qui lui manquent, il ne discerne pas les signes fréquents de la fausseté de son parcours - et ce ne sera qu'une suite de ratages médicaux et sentimentaux.

Dans le train qui l'avait conduit vers son village, il avait aperçu, sur le quai de la gare de Lyon, une jeune femme, un ciré rouge insolite sur une robe noire et l'avait nommée « la Nuit ». Il y avait parfois rêvé pendant son parcours chaotique et la rencontrera au bout de sa déchéance. Elle se révélera être la radieuse Tana, trop belle pour être vraie... qui le conduira, à travers un étrange amour, à l'approche de la mort.

Marcel, son ami avocat sans passion, l'aidera alors à se reconstruire et à se réaliser dans l'existence créatrice promise par « la Nuit », la peinture. Lui-même, fasciné à travers l'évocation par Pierre de cette femme d'exception - réelle ou imaginaire, sera amené à la chercher et à devenir ce à quoi, lui aussi, était vraiment destiné, écrire des livres sur la sagesse des « Anciens ».