La contrainte et l'acte

La langue contraint. La moindre virgule fait chavirer tout un poème. Un mot peut déclencher une guerre, d'autres mots faire pacte.

Pas de parole sans langue, pas d'acte sans contrainte. Placer ici la virgule, saisir le moment de l'interprétation : c'est non pas malgré la contrainte, mais dans la contrainte que vient s'inscrire l'acte. L'artiste le donne à voir et à entendre : jaillissement du poème, mise en scène, improvisation du jazzman, geste du peintre...

Il faut beaucoup de civilité pour se tenir dans la conséquence de certains actes : les "actes de folie" mettent la communauté à cette épreuve.

Les pratiques de la folie sont des pratiques sous contrainte : contrainte de la langue, contrainte de la cité qui désigne par folie ce dans quoi elle ne se reconnait pas.

Contrainte des lois, obligations de soins qui certes enserrent la clinique, mais n'en rendent que plus vive pour chacun la question de l'acte, dans le transfert.