Les plaisirs de la littérature

Liseur, penseur, c'est tout un. On ne peut penser, disait Powys, que sur la pensée. Et Powys pensait essentiellement par images et par métaphores, comme un poète qui entend au fond de lui les murmures d'une lourde déposition cosmique. La lecture des grands livres était sa tranchée de départ. Des grands livres seulement. Il entendait par là ceux que les siècles ont consacrés et auxquels des générations de lecteurs anonymes ont assuré une circulation obscure, vitale, comme celle du sang. Des jugements de mode, il n'acceptait rien. <>, disait-il encore.

La littérature était pour Powys la somme des rêves que l'énigme du monde a inspirés à nos ancêtres et des illusions vitales qui les ont empêchés de tant souffrir ou qui leur ont donné le pouvoir de tant endurer. Powys prétendait que toute littérature est une littérature d'évasion, car nul homme ne peut regarder la vérité ou la réalité en face sans devenir dément. Et il aimait la littérature d'être parfaitement mystérieuse et parfaitement accordée au mystère de l'Univers.

La Bible, saint Paul, les Tragiques grecs, Homère, Dante, Rabelais, Montaigne, Shakespeare, Cervantès, Milton, Goethe, Wordsworth, Matthew Arnold, Melville, Poe, Walt Whitman, Dickens, Dostoïevsky, Nietzsche et Proust sont les écrivains auxquels John Cowper Powys a consacré les éblouissantes et revigorantes chroniques recueillies dans ce volume.

Gérard Joulié

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John Cowper Powys