Psychanalyse et promenade : les chroniques de l'inutile

Les Chroniques de l'Inutile sont le récit chronologique d'une pensée qui s'est habituée à la halte et à la méditation pour accompagner un voyage - celui de l'auteur - vers un centre qui est défini ici comme l'«Être». Ce journal, témoin d'un itinéraire au jour le jour, est habité aussi bien par des interrogations sur la psychanalyse, sur la religion, sur une dimension interprétative du rêve que par les effets produits par un lever de soleil, la lecture d'un livre ou encore une rencontre. La promenade sert la pensée, elle la vitalise en lui offrant des couleurs jetées sur le mur de sa logique pour lui donner l'épaisseur dont elle a besoin pour s'incarner. En mélangeant l'élaboration d'une idée avec le temps qu'il fait, l'énoncé d'un fait politique avec un bonheur livresque, la poésie avec la rigueur de la pensée, l'auteur a cherché à se faire témoin du temps qui passe. En faisant mémoire, ces Chroniques se veulent contre-pieds à un monde bercé du chant des sirènes de l'avoir et du paraître. L'écriture est ici un jeu, l'espace de rencontres et d'émerveillements. En fait, l'Inutile, tel que présenté tout au long de ces pages, s'inscrit comme un temps pris pour soi-même, pour une méditation tranquille dont le plaisir tient à la curiosité de savoir comment on va. La pensée, au travers d'une écriture qui se veut photographique, a dans ce livre des lieux de prédilection qui la rendent plus visible: les îles et les villes, les ruelles et les paysages sont des vêtements colorés qui lui vont bien. L'auteur utilise sa profession comme un art du voyage, le dedans et le dehors empruntant leurs couleurs aux reflets d'une nature contemplée dans une pérégrination de tous les jours.